Approche ciliaire
Les cils sont des organites présents dans de nombreuses cellules humaines, se déclinant en deux types : le cil mobile et le cil primaire. Le cil primaire constitue une extension du cytosquelette en contact avec l’environnement extracellulaire, fonctionnant comme une antenne sensorielle. Les cils mobiles effectuent deux types de mouvements : le battement de poussée, où le cil se courbe, et le battement de récupération. Ils participent également à la création d’une asymétrie gauche-droite des organes internes.
L’hypothèse des cils suggère que des dysfonctionnements sensoriels ou des perturbations des mouvements ciliaires pourraient jouer un rôle central dans la pathogenèse et le développement de la scoliose idiopathique.
Ce que nous savons
De nombreux modèles animaux ont montré que des anomalies ciliaires se traduisent par l´apparition de courbures scoliotiques.
Ce que nous ignorons
Quel sont les mécanismes qui relient les anomalies ciliaires et la scoliose? Comment faire le lien entre les modèles animaux et l´être humain?
Comment identifier les voies moléculaires
Quelles sont les avancées obtenues grâce aux travaux soutenus par la Fondation Cotrel ?
À Paris, les docteurs Christine Vesque et Sylvie Schneider-Manoury ont démontré que certaines altérations génétiques entrainent une modification de certaines protéines (rpgrip1) nécessaires au bon développement des cils et induisent une perte de cils au niveau cellulaire. Reproduites dans des modèles de poissons zèbres, ces altérations produisent des scolioses idiopathiques.
Il existe deux types de cils : le cil motile et le cil primaire. Le cil primaire (une expansion du cytosquelette) est en contact avec l´environnement extracellulaire. On peut le considérer comme une véritable antenne sensorielle.
L´hypothèse de cet axe de recherche est que des anomalies dans la fonction sensitive ou dans le mouvement des cils joue un rôle central dans le développement de la scoliose idiopathique.
Cette équipe a travaillé en parallèle de celle du Pr Patrick Edery et Marion Delous (Lyon) qui a concen tré ses efforts sur un défaut ciliaire dans un variant du gène POC5.
Au Children Hospital Colorado, Etats-Unis, le Pr Nancy Miller poursuit ses études par des recherches sur le gène KIF7, un gène identifié dans certaines familles présentant des scolioses héréditaires (grand-mère, mère, petite fille, etc).
Une fois la mutation identifiée, cette équipe utilise un modèle animal (poisson zèbre) afin de comprendre les implications de cette mutation sur le cil primaire et sur les raisons pour lesquelles une famille de protéines- les cytokératines – sont surreprésentées.
L’équipe du Dr Jean-François Catanzariti (Villeneuve d’Ascq) s´est appuyé sur ces observations pour explorer l’hypothèse de l’existence d’un lien physio-pathologique entre des altérations du liquide cépha-lo-rachidien et la présence de scoliose. Cependant, la réalisation d´IRM cérébrales chez 70 adolescents n´a pas pu confirmer cette hypothèse chez l´être humain.
On ignore encore quel sont les mécanismes qui relient les anomalies ciliaires et la scoliose
Les recherches sont trop récentes pour avoir modifié la prise en charge du patient.