Qu’est-ce qu’une scoliose ?
Pour bien comprendre, je vous rappelle quelques notions d’anatomie : le rachis de l’homme est constitué de 24 vertèbres mobiles. Empilées les unes sur les autres, elles forment la colonne vertébrale.
De profil, cette colonne vertébrale présente des courbures de sens différents, ce sont des cyphoses ou des lordoses cervicales ou lombaires. Ces courbures sont dites physiologiques. Leur rôle : assurer l’équilibre antéro-postérieur du tronc. Mais l’augmentation de l’une ou plusieurs de ces courbures peut être causée par la maladie. La courbure est alors dite pathologique. Toute déviation latérale de la colonne vertébrale est une scoliose. Elle entraîne une asymétrie du tronc remarquée en position debout au niveau de la ligne du cou, des épaules, des omoplates et de la taille. La scoliose n’est pas en soit une maladie, c’est un symptôme aux causes diverses.
Existe-t-il plusieurs sortes de scolioses ?
Oui, elles sont nombreuses. Avant tout, il faut distinguer l’attitude scoliotique des scolioses structurales. Seules ces dernières sont pathologiques. Les scolioses structurales sont des déviations latérales du rachis avec déformation de l’ensemble de ses composantes : vertèbres, disques et ligaments. Elles persistent en position couchée et évoluent dans les 3 plans de l’espace, réalisant une véritable torsion de la colonne vertébrale. La déformation thoracique tridimensionnelle peut avoir des conséquences respiratoires sévères. Un signe clinique est primordial pour le diagnostic de la scoliose structurale : la bosse latérale, ou gibbosité. C’est un signe que toutes les mamans doivent connaître et rechercher périodiquement.
Quelles sont les causes des scolioses structurales ?
Pour certaines, la cause est évidente. Dans les cas d’anomalies congénitales par exemple, le diagnostic peut être clairement établi par l’examen radiologique dès la naissance. Dans d’autres cas, la scoliose apparaît dans le cadre de l’évolution d’une maladie bien connue. C’est alors un de ses signes cliniques. Par exemple, maladies osseuses, neuromusculaires, du tissu conjonctif ou du métabolisme.
Mais dans 70% des cas, la scoliose constitue le seul signe apparent de la maladie. On l’appelle scoliose idiopathique. La torsion en est la seule manifestation connue. Le diagnostic ne peut être posé que par élimination. Elle atteint près de 5‰ des enfants d’âge scolaire.
Comment cette scoliose idiopathique va-t-elle évoluer ?
Certaines scolioses vont s’aggraver régulièrement, d’autres rester stables, d’autres encore régresseront spontanément. L’examen radiographique est essentiel. L’âge osseux notamment est un élément de pronostic capital pour apprécier les risques d’aggravation. D’autre part, plus la scoliose apparaît tôt, plus elle risque d’évoluer. Les formes infantiles, découvertes avant 3 ans d’âge osseux, sont le plus souvent progressives et particulièrement redoutables. Les formes juvéniles apparaissent entre 3 ans et la puberté. Elles n’évoluent pas toutes avec la même rapidité et la même gravité mais la puberté est toujours un cap à risque. Cette forme de scoliose atteint à 80% les filles. Les scolioses de l’adolescent, survenues après la puberté, sont habituellement moins sévères et le plus souvent se stabilisent. A l’âge adulte, particulièrement au troisième âge, le rachis scoliotique peut se détériorer sévèrement, causant des troubles et douleurs sévères.
La scoliose idiopathique reste donc un vaste champ d’investigation ?
Tant de questions restent posées ! Quelles sont ses causes ? Pourquoi ces scolioses sont-elles plus fréquentes chez la fille que chez le garçon ? Qu’est-ce qui détermine sa localisation ? Pourquoi certaines sont plus évolutives que d’autres ? Y-a-t-il d’autres anomalies associées actuellement inconnues ? Les centres d’équilibre jouent-ils un rôle ? Comment prévenir et traiter ces scolioses ?…
La recherche avance. Elle doit pouvoir continuer ! Vos dons sont utiles.