MA SCOLIOSE, MON CHOIX, MON OPÉRATION
Julia – 24 ANS
Comment et à quel moment ta scoliose a-t-elle été dépistée ?
J’avais 13 ans lorsque ma scoliose a été diagnostiquée. Je ne souffrais pas, je faisais de la danse, à un niveau quasiment professionnel. C’est ma professeur qui a remarqué que quelque chose n’allait pas. Les premières radios ont montré une double scoliose de 30° dorso et 40° lombaire. Déjà. Pourtant le médecin de famille que je consultais régulièrement n’avait rien vu.
Quel est ton traitement ?
A partir de là, les conseils et RDV s’enchainent. : rhumatologue, kinésithérapeute, chiropracteur… A ce stade et parce que ma scoliose est double, un corset aurait été inutile. Et l’opération impossible à ce moment là puisque ma croissance n’était pas terminée. Un chirurgien me l’a pourtant conseillée… Pendant des années, j’accumule les séances de kiné, à raison de 2 par semaine. Ma scoliose a encore évolué mais j’ai dû m’habituer à la douleur. Comme au reste d’ailleurs. J’étais limitée dans pas mal de domaines, en sport notamment. A 18 ans, bêtement, j’ai tout arrêté… la crise d’ado sûrement. Mais, rapidement, les douleurs ont pris trop de place. La balnéothérapie m’a beaucoup aidé mais avec le temps, les sciatiques se sont accumulées, tellement douloureuses que j’ai à nouveau envisagé l’opération. Le bon chirurgien, pas insistant et très psychologue, m’a aidé à me décider.
Comment la scoliose et son traitement ont impacté ton quotidien ?
Ma scoliose a évolué jusqu’à 50° dorso et 70° lombaire. Mais parce que l’on s’habitue à tout, je trouvais la douleur, mon manque de souplesse et toutes mes limites supportables. Pourtant sans aucun doute, l’opération est un changement radical. Je ne regrette absolument pas mon choix. J’insiste : l’opération m’a sauvé la vie. Même ma cicatrice – qui un an après s’estompe en partie – est une fierté. Une chose me surprend encore aujourd’hui : avant j’étais terriblement complexée, aujourd’hui j’aime mon corps. Et je le dis. Avec mon blog, je voulais d’abord renseigner les autres. Leur apporter les informations dont moi-même j’avais manqué. Et finalement, à moi aussi, il m’a fait un bien fou, c’était un peu comme un journal intime. Je ne veux surtout rien cacher, je raconte les effets secondaires quitte à faire peur : la morphine après l’opération, les saignements de nez, le centre de rééducation (primordial d’ailleurs !)… Bien sûr, j’ai dû apprendre de nouveaux gestes. J’ai pris 6 cm après l’opération et puisque je ne peux pas me courber, mon lavabo est devenu trop bas… J’ai appris à me brosser les dents les genoux pliés ! Finalement, c’est un peu comme si ma croissance avait pris un peu de retard, quand j’ai grandi j’ai même eu de l’acné sur le dos. Ce qui n’est pas rare apparemment. Je ne peux pas me plaindre… mon arthrodèse est en titane : je ne sonne même pas sous les portiques !